Charles Bonnet, archéologue et mécène
L’exemplaire restauration des bâtiments de Doukki Gel
« Le montant total du mécénat que j’ai pu faire au Soudan est de l’ordre de deux à trois millions de francs suisses répartis sur 50 ans.
Un des budgets plus importants a été de payer un entrepreneur local pour fabriquer des briques et restaurer les murs des vestiges archéologiques de Kerma. C’est de l’ordre d’un million. Ainsi, chaque année, je fais faire 120 000 briques crues pour conserver le site, car les vents violents dégradent beaucoup les vestiges. C’est un budget annuel de l’ordre de trente à quarante mille francs suisses.
Je restaure les bâtiments en rajoutant plusieurs couches de briques sur les murs. Cela équivaut chaque année, depuis 20 ans à rajouter 120 000 briques, modernes, sur les vestiges anciens, soit 2 400 000 briques !
Cette restauration a pour avantage d’éclairer le visiteur en donnant aux vestiges une élévation et de dégager le plan de la ville. C’est le double avantage de mettre en valeur et de protéger. Et puis, si on veut retrouver les vestiges, on enlève le haut de la couverture de briques modernes ».
Charles Bonnet, entretien, septembre 2015